VIDEOS & APOSTROPHES

QUAND LA MUSIQUE APPREND 

On parle d'handicap lorsqu'une personne reste visuellement ou phoniquement différente des celles que j'appellerai "normales"...

En 1989, j'ai offert un coup de main aux Handicapés de France, association qui lutte contre la discrimination, et qui aide les personnes nuit et jour dans leur vie.

Pour les sortir du contexte de la collectivité médicale, ils proposent des vacances privilégiées dans des centres situés un peu partout en France. Les personnes qui les accompagnent sont des bénévoles, comme je l'ai fait à l'époque.

C'était à vrai dire ma première expérience professionnelle...

Je suis arrivée à Paris, un peu paumée. Je ne savais pas ce qui m'attendait. Nous devions tous nous rejoindre à la gare. 

J'arrive à la gare du Nord, qui, entre parenthèse, m'émeut toujours par sa beauté architecturale et la foule qui déambule, et rejoins la gare de Montparnasse.

J'ai confiance en moi, je n'ai pas peur du boulot, et j'ai toujours été attirée par le médical. Je me demande si cette expérience me permettrait de revoir mon cursus scolaire, ici secrétariat, sans débouché déjà à l'époque.

Je trouve le point de rencontre et là, je me fige. Je suis effrayée !

Je ne vois qu'un tas de fauteuils roulants, ces chaises de ferrailles semblent comme former une colline infinie où des corps s'attachent, se fondent, s'expriment... Parfois, une roue tourne grâce à la main cavalière qui l'étreint. 

A côté d'eux, les semi-valides, ceux qui peuvent se déplacer seuls. Ils marchent, d'un pas boitant souvent, ou alors en cherchant de leurs yeux malvoyants les lucioles qui s'échappent des garages de trains.

Je les regarde. Ils me regardent.

Ils voient dans mon regard que j'ai peur et que soudain j'ai envie de fuir. Je me sens si différente. Cet amoncellement de travail que je n'aurai cru pouvoir faire face un jour...

Et puis, soudain, je me rends compte que je ne suis pas seule. Un jeune homme, Claude, vient vers moi. Il est gentil et me met tout de suite en confiance. 

Il me dit ces mots "c'est la première fois que tu viens, ça se voit. Tu as envie de t'en aller, ça fait toujours ça quand on les voit, mais tu verras, tu ne le regretteras pas".

Si un jour, tu passes par là, où si un jour vous passez par là, sachez chers amis que je n'ai jamais oublié cette expérience, c'est l'une des plus belles de ma vie !

J'ai rencontré des êtres merveilleux. Plein de vie et plein de richesse. Ils m'ont appris tant de choses. Ils m'ont fait souvent rire et pleurer le soir, dans le noir.

Il y avait ceux qui sont nés ainsi. Ils ne savent pas ce que c'est de pouvoir courir, marcher, se courber. Et pourtant, ils sourient toujours à la vie. Non, ils ne sourient pas, ils hurlent de rire !

Il y avait ces personnages monotones.  Ils en veulent à la vie. Un jour un accident les a fait basculer dans un fauteuil roulant, d'autres, c'est une rupture d'anévrisme, ou encore une maladie. Au fond d'eux, ils sont en colère, ils ont tout perdu... les proches parfois fuient aussi, en même temps que la chute.

On a su, toute l'équipe, leur redonner le sourire. C'était un instant exceptionnel pour nous. On avait gagné un superbe cadeau : un Sourire.

Un jour, dans une fête foraine, un vieil homme dans son fauteuil m'a offert une peluche, que j'ai toujours avec moi. Il me l'a offert par amour. Il a dit qu'il me trouvait différente et exceptionnelle à la fois. Il ne peut plus savoir que j'ai encore ce présent mais son histoire se perpétue dans le temps. L'affection ne se cache pas, elle passe et ne vieillit pas.

Un autre jour, nous étions à la terrasse d'un café, en train de boire une verre avec deux hommes non épargnés par la vie. On a éclaté de rire. On se jouait de tout ce qui pouvait devenir alors dérangeant. Les "normaux" devenaient étranges et les "handicapés" devenaient communs.

Il y avait aussi ses femmes dont je me souviens. Si attendrissantes. L'une parlait avec l'accent toulonnais et tout le monde aimait entendre cette voix chantonnante et fragile à la fois. L'autre riait toute la journée, si fort parfois que l'on savait qu'elle était non loin de nous. Si l'on ne l'entendait pas, alors on la recherchait. C'était son identité... sa façon de nous dire qu'elle n'était pas loin.

Puis j'avais des ami(e)s. Nous étions tous soudés, il le fallait vu la charge de travail. Pratiquement nuit et jour, suivant les gardes. On se racontait nos vies, on apprenait, essayait de comprendre. Nous étions tous de religions différentes. Ils sont encore dans mon coeur, même si je ne me souviens plus de leur visage. Ils m'ont appris que les difficultés de la vie n'étaient pas obligatoirement l'image que nous renvoie la société, notre voisin, notre famille. On peut savoir les rendre différentes, vouloir tout changer pour ne faire que les événements deviennent meilleurs.

Sachez que mon coeur fondait tout le temps mais uniquement par chance d'être entourée de personnes merveilleuses, les unes comme les autres.

Il n'y avait pour nous, aucun handicap. Juste des personnes venues passer le meilleur de leur séjour estival. On voulait que leurs vacances soient des plus beaux souvenirs. Quand nous nous sommes quittés, pas un seul ne pouvait s'empêcher de pleurer.

J'actualise à présent ce mot "handicap" grâce à ces personnes :

J'ai croisé des personnes plus intelligentes que certaines rencontrées jusqu'à présent. Certains étaient des scientifiques et surtout étaient respectueuses. Certains étaient de grands cerveaux. D'autres répercutaient leurs purs sentiments de façon si harmonieuse, que l'on se sentait aimé simplement.

Regardez plus loin : Maupassant, Freud, Van Gogh, Einstein...

Alors, oui, nous sommes tous semblables et tous différents à la fois, mais juste par notre personne intérieure.

ZOOM sur les anciens jeux vidéos

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L'histoire du jeu vidéo, de 1958 à 2000

Toutes les bonnes choses ont une fin. Cette semaine, notre professeur Edward livre son dernier cours devant sa classe d'habitués avant de tirer sa révérence....

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